À la découverte de la Saoura : perle saharienne entre dunes et palmeraies

Infos pratiques pour visiter Taghit et Béni Abbès

📍Distance depuis Alger :

  • Taghit se trouve à environ 950 km d’Alger.
  • Béni Abbès est à environ 1 000 km de la capitale.

🚗 Comment s’y rendre :

  • ✈️ En avion : l’option la plus rapide consiste à prendre un vol domestique jusqu’à Béchar (aéroport Boudghene Ben Ali Lotfi). De là, Taghit est à 95 km et Béni Abbès à environ 240 km, accessibles en voiture ou taxi.
  • 🚍 En bus : des lignes longues distances relient Alger à Béchar (compter environ 14–16 heures de route), puis correspondances locales.
  • 🚗 En voiture : prévoir deux jours de route si l’on vient d’Alger, avec possibilité de faire étape à El Bayadh ou Laghouat.

📆 Meilleure période pour visiter :

  • De novembre à mars, lorsque les températures sont agréables (entre 15°C et 25°C en journée).
  • Éviter l’été (juin à août) en raison de la chaleur intense (jusqu’à 45°C).
  • La saison saharienne commence généralement en octobre et se termine en avril.

🌵 Climat :

  • Climat désertique sec. Fortes amplitudes thermiques entre le jour et la nuit.
  • Pensez à emporter des vêtements chauds pour les soirées.

🏨 Hébergements :

  • Plusieurs maisons d’hôtes et petits hôtels sont disponibles à Taghit et Béni Abbès, souvent décorés dans le style traditionnel.
  • Il est possible de dormir dans les ksour ou à proximité, pour une expérience immersive.

🎒 À ne pas oublier :

  • Lunettes de soleil, crème solaire, chapeau.
  • Chaussures adaptées aux randonnées dans le sable.
  • Un petit sac pour transporter de l’eau et quelques encas.

Pour Commencer

Au sud-ouest de l’Algérie, la vallée de la Saoura déploie ses charmes entre reliefs désertiques, oasis luxuriantes et patrimoine ancestral. Ce territoire, qui englobe notamment Taghit et Béni Abbès, séduit de plus en plus de voyageurs en quête d’authenticité, de paysages hors du commun et de rencontres humaines marquantes. C’est aujourd’hui l’une des destinations sahariennes les plus prisées, en particulier durant la saison fraîche, propice à la découverte.

Taghit : oasis de contraste et trésor de traditions

Nichée aux portes du désert, Taghit apparaît comme un joyau posé au pied d’un océan de dunes. Ce village traditionnel, composé de six ksour, est entouré d’une vaste palmeraie. Les palmiers-dattiers s’étendent à perte de vue, formant un écrin de verdure inattendu au bord de l’erg. Les habitations ocre, blotties autour du vieux ksar perché sur une butte rocheuse, ajoutent au charme pittoresque du site.

L’une des particularités de Taghit est sa grande dune, qui culmine à près de 190 mètres. Elle attire les amateurs d’escalade et les curieux venus expérimenter le ski sur sable. Le panorama y est saisissant, surtout au coucher du soleil, lorsque les dunes se parent de teintes dorées. Plusieurs agences locales proposent des excursions incluant cette activité, souvent suivie d’un dîner traditionnel partagé chez l’habitant.

 

taghit algérie

 

Une richesse archéologique insoupçonnée

Mais Taghit ne se résume pas à ses paysages. La région est également un véritable musée à ciel ouvert. Sur les hauteurs des dunes, on peut observer de nombreuses gravures rupestres datant du Néolithique. Ces représentations d’animaux, les outils en silex et les habitations troglodytiques témoignent d’un mode de vie ancien, aujourd’hui encore mal connu. Ces trésors, souvent peu protégés, suscitent l’intérêt de chercheurs mais aussi de visiteurs sensibilisés à la préservation du patrimoine.

gravures taghit

 

Un accueil qui touche le cœur des visiteurs

L’un des traits les plus marquants du voyage dans la Saoura reste sans conteste la chaleur humaine. Les habitants de Taghit accueillent les visiteurs avec une hospitalité sans faille. D’anciens diplomates, comme l’ambassadeur Taleb Al Rifai ou encore l’ambassadrice des États-Unis à Alger, ont souligné l’authenticité des échanges et la richesse culturelle de la région. Certains touristes étrangers témoignent de la douceur de vivre à Taghit, de l’émotion suscitée par la musique locale, et de la sincérité des rencontres.

Taghit Algérie

Béni Abbès : la perle blanche du désert

À quelques kilomètres de là, Béni Abbès complète magnifiquement ce tableau saharien. Connue sous le nom de « perle de la Saoura », cette oasis se distingue par son ancien ksar bâti sur un promontoire, ses ruelles étroites, et sa palmeraie en forme de scorpion. Ce ksar, vidé de ses habitants lors de la colonisation en 1957, conserve encore une structure impressionnante. À l’intérieur, une mosquée du XVIIIe siècle, des quartiers distincts réservés aux cérémonies, une ancienne école coranique, et de nombreux témoignages d’un passé communautaire riche.

Classé patrimoine national depuis 1999, le vieux ksar de Béni Abbès fait désormais partie des sites les plus emblématiques du sud algérien. Restauré partiellement en 2001 et à nouveau en 2019, il attire aussi bien les curieux que les chercheurs.

Un tourisme en plein essor

Après la pandémie, les Algériens ont redécouvert le charme de leur propre pays. Durant la saison saharienne qui s’étend d’octobre à avril, le nombre de visiteurs n’a cessé de croître. En décembre 2021, Taghit a accueilli près de 40 000 visiteurs. La région bénéficie aussi d’un regain d’intérêt de la part des voyageurs étrangers, notamment grâce à des événements culturels comme le festival “One Beat Sahara” organisé en partenariat avec l’ambassade américaine.

Les infrastructures suivent timidement : des sanitaires mobiles ont été installés, des maisons d’hôtes fleurissent dans les anciens quartiers, et les circuits culturels intègrent désormais des expériences immersives autour des ksour, des lacs naturels (comme la guelta), ou encore des randonnées vers les vestiges coloniaux de Djebel Baroun.

Une destination à part entière

La Saoura n’est pas un simple décor de carte postale. C’est un territoire vivant, façonné par des siècles d’histoire, d’échanges et de traditions. Elle offre une immersion rare dans un Sahara à visage humain, où les récits se partagent autour du thé, et où chaque ruelle raconte un pan de mémoire. De Taghit à Béni Abbès, le voyage est une ode à la lenteur, à la beauté brute, et à l’humanité.